La série photo « Cher Félix » de Anne-Cécile Paredes
Un hommage facétieux au grand photographe landais Félix Arnaudin
Présenté comme un récit et une fiction photographique, “Cher Félix” est à la fois une longue lettre à l’illustre photographe et ethnologue Félix Arnaudin et une série photographique inspirée de son travail. Les deux ont été imaginées par l’artiste Anne-Cécile Paredes à la faveur d’une résidence d’artiste de plusieurs semaines à la Maison de la photographie des Landes à Labouheyre.
“Cher Félix”… C’est ainsi que débute la lettre d’Anne-Cécile Paredes adressée au grand photographe de Labouheyre, Félix Arnaudin, qui au XIX° siècle, inlassablement, photographia la transformation des vastes espaces de la Haute Landes en forêts de pin.
C’est à la faveur d’une résidence de création à la Maison de la photographie des Landes qu’Anne-Cécile Paredes est interpellée par la figure de celui qui aima passionnément les Landes. “Ici, tout le monde parle de lui comme d’un vieil ami. J’ai décidé de lui écrire une lettre et de lui raconter les Landes d’aujourd’hui, à sa manière, en créant des fictions photographiques”, explique la jeune femme.
“Félix, si tu le permets, nous allons nous aussi nourrir les archives et jouer avec les changements. Peut-être que cela t'amusera de découvrir comment les lieux et les gens qui les habitent ont changé ? Cela reste toujours un point-de-vue, celui qui met en scène, qui recompose, qui s'amuse.”
Extrait de la lettre d’Anne-Cécile Paredes à Félix Arnaudin.
Elle rencontre les communautés étrangères, tahitienne, équatorienne, hmong, qui vivent ici et les met en scène dans des paysages que lui inspirent les photographies de Félix Arnaudin : les lagunes bien sûr et puis les petits, les moyens et les grands pins. Une manière de lui dire : “Oui, les Landes de ton enfance sont perdues, il y a des pins partout, mais aussi de nouvelles populations”.
“Je me suis dit que nous allions créer notre propre autofiction, que nous allions, nous aussi, nous faire une place dans les archives et que les gens croiront, dans 200 ans, qu’ici il n’y avait que des hmongs”.
De l’humour et de la dérision, l’artiste n’en manque pas, notamment avec ce qu’elle appelle ses “blagues” : Il y a par exemple la mise en scène des Brodeuses, en clin d’oeil aux Fileuses du grand Félix, ou encore ces enfants sur des échasses à Marquèze.
Sans oublier la tombe de Félix Arnaudin : Elle l’a photographiée et a écrit ces derniers mots “et maintenant, tu y es !” De l’irrévérence peut-être mais Félix Arnaudin, un siècle après sa disparition, reste bien vivant !
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