Gabriel Albert, sculpteur poétique en son jardin
Restauration et ouverture au public du Jardin de Gabriel à Nantillé
Protégé au titre des Monuments historiques depuis 2011, le Jardin de Gabriel est un lieu pour le moins original. Le sculpteur Gabriel Albert y a fabriqué et disposé plus de quatre cents de ses réalisations entre 1969 et 1989. Exposées aux intempéries, les sculptures dont certaines sont très dégradées, avaient besoin d’être restaurées. Reportage.
Le jardin de Gabriel Albert a de quoi surprendre les automobilistes circulant sur la départementale 129 lorsqu’ils arrivent au hameau Chez-Audebert à Nantillé. Quatre cent vingt sculptures y sont exposées, à l’air libre. Représentant des artistes, des personnages historiques et politiques, des personnages tirés d’œuvres culturelles, et des anonymes, elles ont été sciemment disposées dans le jardin, offertes au regard de tous.
Gabriel Albert les concevaient dans l’atelier au fond de son jardin avant de les mettre en scène. « L’intérêt du ce site est double », pour Joëlle Averlan, conseillère régionale. « C’est un site d’art brut. Et il y a le personnage de Gabriel Albert. C’est un personnage atypique, qui a quitté l’école à l’âge de dix ans, qui n’a jamais eu de formation artistique mais qui a toujours eu, ancré en lui, cette envie de créer. »
[Gabriel Albert] s'est toujours considéré comme modeleur. Il a créé des œuvres d'art dont il faut envisager l'avenir.
Michel Valière, ethnologue
Après avoir lancé une vaste opération d’inventaire en 2009, la Région, propriétaire du site, décide de restaurer les œuvres en ciment armé et exposées aux intempéries. Cinquante-neuf d’entre elles, très dégradées, ont été mises à l’abri. Les premiers travaux d’urgence ont pris fin en 2017 et le processus de conservation se poursuit avec en ligne de mire l’ouverture du jardin au public, comme le souhaitait son créateur.
L’univers poétique de Gabriel Albert est désormais accessible. Des visites du jardin ont été organisées durant l’été 2021 et certaines de ses œuvres sont actuellement visibles au musée Cécile Sabourdy de Vicq-sur-Breuilh, en Haute-Vienne.