« Les Filles du coin » de Yaëlle Amsellem-Mainguy
Le destin tout tracé des jeunes femmes du village
La sociologue a enquêté auprès de plus de 200 jeunes femmes dans des zones rurales françaises : options réduites, absence de perspectives et poids des traditions.
Qui s’intéresse à la vie des jeunes femmes de la campagne ? A part Yaëlle Amsellem-Mainguy, qui leur consacre un remarquable ouvrage, pas grand monde. Pourtant, comme elle le rappelle dans Les Filles du coin (référence appuyée à une enquête similaire publiée en 2010, Les Gars du coin, du sociologue Nicolas Renahy, La Découverte), une partie non négligeable de la jeunesse féminine ne réside pas dans les grands centres urbains et leur périphérie.
« Les Filles du coin. Vivre et grandir en milieu rural », de Yaëlle Amsellem-Mainguy, Presses de Sciences Po, « Académique », 264 p., 23 €, numérique 16 €.
Les premières expériences professionnelles des jeunes femmes rencontrées se caractérisent souvent par des “déboires professionnels”, des écarts entre la formation et l’emploi obtenu, et surtout par le fait que lorsqu’elles arrivent à décrocher un emploi, celui-ci est souvent précaire, à temps partiel et horaires fractionnés. Ces premiers emplois se signalent aussi par des revenus relativement faibles (…). “Dégoter” un emploi ou un stage professionnel par son réseau est la “technique la plus efficace”, mais (…) il devient alors très difficile de contester ses conditions de travail, et notamment de faire part de situations de harcèlement ou de violences.
Les Filles du coin, pages 140-141
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