10 expositions à voir cet été

Peinture, sculpture, photographie : la sélection de Champs Libres

Arts plastiques & arts visuels
Sélection
Par Champs Libres Média – Florence Bobillon
4 minutes de découverte
26 • 07 • 2022
L’été est la période idéale pour flâner. Pourquoi ne pas en profiter pour savourer quelques expositions ? Peintures, sculptures, installations ou photographies, en plein air, en forêt, au bord de lacs, dans des châteaux ou des musées, il y en a forcément une autour de vous. Champs Libres vous invite à prendre le temps de la découverte en Nouvelle-Aquitaine.

Comme une dégustation : EpHémère EntreActes #6 (Dordogne)

Les châteaux de Monbazillac et de la Jauberterie accueillent durant l’été 3 artistes contemporains internationalement reconnus. Des expositions qui mêlent art plastique et patrimoine dans le cadre de la biennale EpHémère EntrActes #6. Le périgourdin Fernando Costa investit le chai et le vignoble du château de la Jauberterie avec ses sculptures colorées faites de panneaux de signalisation et de plaques métalliques. Laurent Mareschal développe le thème de l’éphémère avec des installations olfactives au château de Monbazillac : un tapis d’épices colorées, un bain de Monbazillac, du calendula sur un sol de carreaux… L’exposition met en scène des parfums qui ravivent le souvenir que chacun en a. Une plongée olfactive dans la mémoire. 

La céramiste Marlène Mocquet, quant à elle, investit la salle à l’imposante cheminée du château et invite le public à sa table : une table fantastique composée de vaisselles énigmatiques et poétiques où des mains sortent des assiettes et des têtes de cerfs ornent des gobelets…

La biennale EpHémère EntreActes #6 alterne avec une autre biennale tout aussi étonnante portée par les Rives de l’Art à qui Champs Libres a consacré un reportage.

A la campagne : Martine Aballéa (Haute-Vienne)

Depuis une trentaine d’années, le Fonds régional d’art contemporain de Nouvelle-Aquitaine enrichit sa collection avec des œuvres de l’artiste franco-américaine Martine Aballéa. Durant tout l’été et jusqu’en septembre, la mairie de Razès expose quelques-unes des meilleures photographies de cette artiste inclassable qui, étudiante, préféra l’art à la physique. Par un travail assez simple de ses photographies noir et blanc – elle les peint d’aplats de couleurs vives et y ajoute des textes typographiées – elle réussit à transporter le spectateur dans un univers proche du conte. S’ouvre devant lui des lieux imaginaires, des intrigues mystérieuses.

Cette exposition a été rendue possible grâce au FACLim (Fonds d’Art contemporain des Communes du Limousin) dont la mission est de diffuser l’art contemporain dans les communes qui choisissent de consacrer 15 centimes d’euros par habitant à l’acquisition d’œuvres d’art. D’autres initiatives existent pour amener l’art au plus près des habitants, comme ces expositions d’œuvres dans des commerces à Royères-de-Vassivière, rendues possible par L’art en Lieux. Un reportage Champs Libres.

Au milieu des pins : La Forêt d’art contemporain (Landes)

Au cœur du parc naturel régional des Landes de Gascogne, au détour d’un chemin, dans une mare, au milieu d’un airial, le visiteur découvre des sculptures surprenantes, parfois drôles, et qui, toujours, questionnent le paysage. Que fait cet Apollon les fesses dans l’eau boueuse d’une mare ? Et cette mule à cinq pattes entre bambous et pins des Landes, que dit-elle de l’impact de l’homme sur la forêt ? Quant à la sculpture Aurore, un moucharabieh qui diffuse un délicat jeu de lumière dans le plafond de la chapelle de Bouricos à Pontenx-les-Forges, elle semble s’adresser à notre âme… 25 œuvres d’art contemporain sont à découvrir dans cette Forêt d’art contemporain, à pied, en vélo ou en voiture. Et toutes sont facilement localisables et bien expliquées grâce à l’appli L’oeil d’Angelo. 

Découvrez la Forêt d’art contemporain dans le reportage que Champs Libres lui a consacré.

Sur les rives du lac de Vassivière : le Centre international d’art et du paysage (Creuse)

Lignes de fuite, l’exposition estivale du Centre international d’art et du paysage de Vassivière, rassemble quelques-uns des plus grands noms de l’art contemporain : Michel Blazy, Mohamed Bourouissa, Zac Langdon-Pole, Richard Long, Isa Melsheimer, Nadia Myre, Mathieu Pernot, Clément Villiers et Lois Weinberger. Tous, à travers leurs créations, questionnent le lien entre le mouvement et le paysage. Une belle façon de se demander comment réagit la nature face aux migrations des plantes et des hommes. Les installations, peintures, sculptures, photographies, proposent des rencontres entre les plantes, les animaux et l’espèce humaine, et interrogent le changement climatique.

Dans cet écrin de nature, une petite balade dans Le Bois de sculptures s’impose. Entre les rives du lac de Vassivière et la forêt, sont exposées 60 œuvres d’artistes reconnus du Land art, que le Centre international d’art et du paysage s’attache à conserver. Accès libre et gratuit.

A ciel ouvert : le festival Les Errances Photographiques (Dordogne)

Objectif Terre ! C’est le thème du festival de photo de Nontron qui présente des œuvres de grande qualité sur les remparts et les avenues, dans les allées et les ruelles de cette petite ville du parc naturel régional Périgord-Limousin. Les séries “Dans la forêt” de Yohan Terraza, “De brume & d’Aubrac” de Monique Boutolleau et “(Ré) assemblage de vie(s)” de Bastien Anguiano sont accessibles à chacun, quand bon lui semble… Et gratuitement. 

Une dizaine de photographes se partagent ainsi la ville grâce aux Errances photographiques, tout jeune festival qui veut rendre la photographie accessible. Une jolie manière de visiter Nontron et de découvrir quelques pépites de la photographie actuelle

En pleine ville : des oeuvres suspendues du duo Ella & Pitr (Dordogne)

Un drôle de géant coloré, un peu à l’étroit dans son cadre imposé, s’affiche sur les murs de la cité médiévale de Sarlat-la-Canéda. Les artistes Ella & Pitr sont coutumiers du fait : depuis qu’ils ont collé leurs premiers dessins sur les murs de Saint-Etienne en 2007, ces street artistes, qui préfèrent se définir comme des peintres en bâtiment, parcourent le monde offrant çà et là, avec humour, leurs personnages démesurés. La ville et l’agence culturelle départementale Dordogne-Périgord les ont invités ce printemps pour une résidence d’art sur le thème “Culture contemporaine, patrimoine du futur” que le duo a interprété en créant… des géants ! Disséminés dans la ville à l’écart des grands axes, les promeneurs les trouveront d’eux-mêmes en flânant (aucun plan n’est fourni) au détour d’une rue ou sur une placette reculée.

BIEN en Périgord, partenaire de Champs Libres présente le travail des artistes Ella&Pitr dans un article qu’il leur a consacré

Nature, art et patrimoine : le château de La Borie (Haute-Vienne)

A Solignac, dans la campagne vallonnée du Limousin, se trouve le château de La Borie. Construit à la fin du règne de Louis XIII, dans un style renaissance, il est typique des constructions à vocation agricole construites à l’époque : un charmant manoir entouré d’un vaste parc, un environnement paisible où le temps semble suspendu. Ses propriétaires actuels, l’historienne de l’art hollandaise Ardi Poels et Harry Struijker Boudier en ont fait un lieu où patrimoine historique se marie avec art contemporain et paysage. Cet été, les murs du château accueillent l’exposition “Written in the wind/Écrit sur le vent” qui rassemble des œuvres de 21 artistes de la jeune génération, pendant que ses 14 hectares de parc donnent vie à un jardin écologique. Idéal pour un moment de calme et de culture.

Champs Libres est parti dénicher cet écrin de nature et d’art et lui a consacré un reportage.

Une première : Helen Mirra au château de Rochechouart (Haute-Vienne)

C’est la première fois qu’une institution française expose les œuvres de l’artiste américaine Helen Mirra. Après New York, Chicago, Berlin, son travail est (enfin) visible dans un musée d’art contemporain français : le château de Rochechouart. L’exposition Du vent au vent revient sur le parcours de cette artiste qui, depuis Muir beach en Californie où elle vit et crée depuis plus de vingt ans, interroge l’impermanence et le passage du temps. A travers une trentaine d’œuvres qui marient l’esthétique du fragment et les formes géométriques, Helen Mirra invite à la réflexion : comment nos actions, nos décisions nous impactent et impactent l’environnement ? Pour cette superbe exposition visible tout l’été, l’artiste prévient. Il ne s’agit pas d’être dans le vent mais “d’être le vent lui-même. L’élément «vent» en sanskrit «vata», ce qui fait bouger les choses ». Faire bouger les choses, faire regarder autrement un paysage ou une action. Telle est l’ambition de cette artiste dont l’œuvre poétique est empreinte de philosophie orientale, de la pensée de Henry David Thoreau et du philosophe John Dewey, promoteur de la pédagogie de l’expérience.

Au coeur du végétal : La cité internationale de la tapisserie (Creuse)

Avec son exposition estivale Tisser la nature, la cité internationale de la tapisserie d’Aubusson montre à quel point la tapisserie est un art ancestral autant que contemporain. Des jardins divins du moine Dom Robert en passant par les grandes tapisseries débordant de verdure du XIXè siècle, des modernes Jean Lurçat, Marcel Gromaire et Jean Picart Le Doux qui redynamisèrent l’art de la tapisseie au XXè siècle, aux créations des artistes contemporains Leo Chiachio et Daniel Giannone, l’exposition est conçue comme une promenade dans la représentation du végétal au fil des siècles.

Il est possible de la prolonger par une balade en voiture sur la route qui serpente le long de la vallée de la Creuse. A La Bergerie, centre d’art contemporain de la ville de Moutier d’Ahun, sont exposées “Les nouvelles verdures d’Aubusson” des pièces étonnantes réalisées en 2013 par Goliath Dyèvre et Quentin Vaulot, qui mêlent laine, porcelaine et tapisserie. Quant au “Bain” de Christophe Marchalot et de Félicia Fortuna, il faudra pousser jusqu’à l’abbaye du Moutier d’Ahun pour le voir. 

Découvrez l’univers ultra-créatif de la tapisserie dans le reportage que Champs Libres lui a consacré.

Luxe, calme et art contemporain : le domaine des étangs (Charente)

Le domaine des étangs c’est un hôtel 5 étoiles, un parc de 1000 hectares et une salle d’exposition La Laiterie où durant tout l’été, Tomàs Saraceno expose ses dernières créations. Là, à Massignac, entre ciel, terre et eau, les œuvres de l’artiste entrent en communion avec la nature. Une toile d’araignée plonge le visiteur dans le noir pour mieux faire ressortir les liens que les êtres vivants sont capables de tisser pour créer. Des sphères de bulles et de ballons transparents se présentent comme des mondes flottants que l’artiste laisse évoluer au gré du vent. Les œuvres présentées dans l’exposition Du sol au soleil sont autant poétiques que politiques à l’image du remarquable projet “Aerocène” où d’énormes ballons gonflables permettent de se mouvoir sans utiliser d’énergie fossile.Toujours, l’artiste argentin interroge les inégalités face au changement climatique.

art contemporain
Nouvelle-Aquitaine

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