Habiter à la campagne, histoire d’un fantasme bien français
Dans son ouvrage "La Modernité est dans le pré. La campagne française après 1945", l’américaine Sarah Farmer scrute les campagnes françaises.
Télérama vient de réaliser une passionnante interview de l’universitaire américaine Sarah Farmer. C’est depuis son poste d’observation en Limousin où elle a des attaches que l’historienne a observé les mutations à l’œuvre dans la représentation des campagnes françaises. Elle en a fait un livre qui vient de paraître chez Flammarion : La Modernité est dans le pré. La campagne française après 1945. Rencontre.
Longtemps, les paysans ont eu honte de l’image qu’ils renvoyaient : des Français arriérés, les pieds dans la boue, enlisés aux portes de la modernité dans un univers sans lave-vaisselle ni living rooms. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la France est en chantier et le monde agricole, sommé de se transformer de fond en comble, afin de décupler sa productivité. Mais à mesure que la petite paysannerie disparaît au profit d’une agriculture mécanisée fondée sur la concentration des terres et le recours à la chimie, un fort sentiment nostalgique se répand dans l’imaginaire collectif. Habiter la campagne française devient un fantasme puissant, y compris à l’étranger.
Fine connaisseuse de la France où elle séjourne régulièrement, notamment dans une ferme du Limousin, l’historienne américaine Sarah Farmer explore les différents visages de cet idéal rural, tantôt attachement à une France éternelle, tantôt utopie de vie communautaire ouvrant les horizons.
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