La médiation à Pollen : portée par l’humain, pour l’humain

« La médiation à Pollen, c’est trouver toutes les actions possibles et imaginables pour mettre en lien la création, les artistes et le public » explique Sabrina Prez, médiatrice au sein de la structure. Depuis plusieurs années, la jeune femme organise des rencontres et ateliers pour sortir du cadre, pousser les lignes, trouver un public qui ne semble pas, au premier abord, accessible. « Ça fait vibrer », ajoute-t-elle.

Une attention particulière aux scolaires

Ce partage de l’art contemporain avec les publics, Pollen l’a mis en place avec le public scolaire depuis de longues années. Ce public représente certaines années la moitié du public touché. Pour ce faire, l’association entretient des relations avec une cinquantaine d’établissements, de la maternelle au lycée.

Parmi les établissements moteurs, on peut citer le collège Joseph-Kessel de Monflanquin. L’enseignante d’arts plastiques, Ainhoa Falco, est une fidèle parmi les fidèles et ne manque pas une occasion d’impliquer ses classes, comme avec Jimmy Richer en 2019.

« Avoir Pollen juste à côté, c’est vraiment génial ! Que ce soit une structure pointue en milieu rural est important parce que les élèves n’ont pas forcément l’occasion de sortir avec leurs parents dans des lieux d’art contemporain et d’avoir ainsi accès à une médiation pour bien comprendre, et de rencontrer des artistes. Tout cela, grâce à Pollen, ils peuvent le faire ! » témoigne avec enthousiasme l’enseignante. 

 Ne rien s’empêcher

Les idées en matière de médiation fourmillent, y compris pour toucher les adultes : des expositions itinérantes dans les médiathèques du département, une politique d’éditions, des vernissages et même des rencontres gourmandes. Le principe est simple et de bon sens dans un département réputé pour la richesse de sa production agricole : un producteur local est invité à présenter ses produits au sein de la résidence, pendant que les artistes ouvrent leurs ateliers et échangent avec la population. Un instant convivial dans un rapport d’échange simple et direct entre l’artiste, le producteur et des habitants.

Découvrez ce que dit Sabrina Prez, chargée de la médiation à Pollen sur les acteurs de Pollen, les atouts, les publics et tous les aspects qui font de ce lieu un moteur du territoire monflanquinois.

Lorsque la médiation nourrit la création

Parfois ce sont les processus de médiation qui agissent sur le travail de création, à l’instar de ce qu’a vécu l’artiste Nicolas Daubanes. « C’est le projet de médiation qui m’a permis de construire et de conceptualiser mon projet ». C’est en effet au fur et à mesure des rencontres et des concertations avec la population que son idée de déplacer le marché pour le rapprocher du monument départemental aux déportés a pris forme.

Pour aller plus loin sur le sujet : lire l’article Pollen, le territoire et ses habitants : terreaux de création

Trente ans après sa création, le travail de médiation a porté ses fruits. Les enfants d’hier sont devenus adultes et ont à leur tour des enfants. Les habitants connaissent Pollen et se sont appropriés l’aventure humaine et artistique qui s’y joue.

Ce travail de longue haleine, cette infusion en profondeur sur le territoire, cette persévérance en tout, le professionnalisme de l’équipe en matière de médiation font qu’aujourd’hui Pollen fait partie intégrante de Monflanquin et Monflanquin partie intégrante de Pollen. Une réussite dont peu de villages de cette taille peuvent se targuer…